C’est la pandémie, le re-confinement dans beaucoup de pays, les élections aux USA, les conflits entre la Chine et ses territoires autonomes, le Brexit… jusqu’ici, tout va bien.
Mais dans notre bel univers quotidien de la tech, au-delà des solutions de distanciation sociale, de contact tracing ou de port du masque, quelques tendances m’ont suffisamment intéressé pour que je me décide à écrire. Pour être honnête, j’ai pensé à ce sujet dès le début d’année, fin janvier, avant que la crise Covid ne vienne amplifier le constat.
Alors commençons par une petite interrogation pour vous : qu’ont en commun la 5G, le quantique, les puces pour téléphone mobile et la réalité augmentée?
Vous avez 4h.
Certes, c’est assez évident : on parle de technologies avec soit un énorme développement, soit un énorme potentiel dans un futur plus ou moins proche.
Que ce soit la 5G, avec l’affectation récente des licences en France, pour quelques milliards juteux pour l’Etat; ou bien l’informatique quantique avec ses horizons plus lointains mais pas toujours très évidents à saisir.
Le point de départ de ma réflexion est venu plutôt du côté des conflits entre la Chine et les USA, ou plutôt de l’acharnement sur le fleuron chinois de la mobilité : Huawei.
Je ne vais pas refaire l’histoire en détail, mais en gros Huawei a été banni des US, par des méthodes plus ou moins propres. Et pas uniquement des USA, vu que le Royaume-Uni a lui aussi travaillé à la sortie de Huawei des réseaux 5G d’outre-manche.
On peut se dire que les USA ont peur de la montée en puissance de la Chine, qui était un pays intéressant, quand il donnait de l’argent mais se limitait à son propre marché intérieur. Je ne suis pas analyste géopolitique, mais ce qui m’intrigue c’est l’accumulation de signaux.
Par exemple, nous avons eu en France deux rapports successifs (enfin successifs au rythme républicain…) sur l’Intelligence Artificielle et sur le quantique. Les deux donnant en gros des recommandations similaires : il faut assurer notre base technologique, a minima pour limiter notre dépendance, au mieux pour assurer notre souveraineté, et même pour en devenir des leaders. Donc il faut développer les compétences et technologies en propre, financer et supporter l’écosystème. Et s’y prendre en avance pour ne pas arriver après la bataille dirigée par la Chine ou les USA. (Si quelqu’un veut parler du cloud public et de la souveraineté nationale… merci de revenir plus tard, nous pourrons discuter Gaia-X 🙂 )
Donc, des initiatives pertinentes et raisonnables.
Ajoutons des actions plus discrètes, sur la réalité augmentée par exemple. Depuis quelques mois, Apple rachète des sociétés à tour de bras dans les domaines de l’AR/VR : fabricants de lentilles/verres, éditeurs de solutions logicielles etc… Il semble que notre californien préféré ne veuille pas risquer une dépendance à des tiers pour la fourniture de sa solution. A son habitude, elle va sûrement nous proposer une solution complètement fermée, bâtie sur des briques propriétaires et non partageables.
Ce qui est bien pour la diffusion de la technologie, mais pas forcément pour l’ouverture et l’interaction.
Et c’est justement là que j’ai commencé à prendre un poil de recul et à me demander ce qu’avaient en commun ces histoires.
Mon analyse, issue de longues années de recherche et corroborées par les plus éminents chercheurs… enfin pardon, ma réflexion à moi tout seul, complètement biaisée et subjective est simple : finalement les plus grands capitalistes du monde ne soutiennent un libre-échange que quand ils sont en position de force. Lorsque la dépendance se fait ressentir, chacun se positionne derrière ses remparts.
Que ce soit des sociétés monumentales (Apple), des nations (USA, Europe, France) ou même parfois des acteurs plus petits.
Est-ce un bien ou un mal?
Je suis partagé.
Je ne suis pas forcément un partisan des marchés libres sans aucun contrôle. J’aime bien que le marché reste à sa place. Par exemple, voir des étudiants ou lycéens déjà happés par des grosses sociétés me perturbe. Cf les liens en Cisco et l’Ecole Polytechnique en France, ou Cisco et certains lycées. En même temps, si cela permet d’apporter de l’argent à la recherche publique, ce serait plutôt une bonne chose, non?
C’est quoi votre opinion là-dessus?